Sandra Huning pour Métropolitiques présente trois approches théoriques afin d'intégrer la notion de genre dans la planification urbaine. Si mettre en pratique ces approches n’est pas toujours évident, elles peuvent nous
aider à formaliser la prise en compte du genre dans l’urbanisme et
créer des espaces répondant davantage aux besoins de tous les usagers.
La planification urbaine ciblée sur certains groupes
Cette approche distingue les hommes des femmes et a pour objectif une égalité de représentation dans le processus de planification. Des données genrées et des protocoles participatifs incluant prioritairement les femmes sont nécessaires pour la mise en œuvre de cette approche.Toutefois, les catégories retenues pour définir un groupe cible sont
souvent essentialistes, et leur construction sociale est rarement prise
en compte.
Les approches urbanistiques performatives et multi-optionnelles
Elles requièrent des espaces (utopiques) questionnant les relations de
pouvoir et offrant de nouveaux modes d’appropriation. Si la
planification urbaine performative défend la légitimité d’usages
concurrents de l’espace, à travers des appropriations aussi bien
symboliques que fonctionnelles, elle néglige la question des relations
de pouvoir. Toutes les personnes impliquées dans ce processus
d’« action/performativité » ne disposent pas des mêmes ressources, des
mêmes moyens d’exprimer et de faire valoir leur point de vue.
Prévenir les pratiques urbanistiques discriminatoires
Il faut s'attaquer à la construction des catégories-types de la
différenciation sociale comme le genre, l’âge, la race et le handicap. Cela implique d’identifier les
mécanismes et les processus sexistes, racistes, hétéronormatifs et
incapacitants pour ensuite contrer leurs
effets. La difficulté de cette approche se trouve dans l’application d’un savoir théorique sur
les méthodes urbanistiques discriminatoires dans la pratique quotidienne
de cette activité.
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Sandra Huning est enseignante-chercheuse à la Faculté de l’aménagement du territoire de l’Université de Dortmund, en Allemagne, où elle travaillent sur la sociologie urbaine et la théorie de l’urbanisme.
Source : metropolitiques.eu